L’Hallux Valgus

10% de la population française est atteinte avec une trés grande majorité de femme

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Définition

L’hallux valgus est une déformation de l’avant-pied qui concerne le gros orteil (appelé hallux). Celui-ci est dévié vers les autres orteils, entraînant une saillie au bord interne (médial) du pied appelée communément « oignon ».

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Causes

De nombreuses causes peuvent expliquer la survenue d’un hallux valgus. Deux d’entre elles sont néanmoins plus fréquentes que les autres.

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Facteurs constitutionnels

L’anatomie de l’avant-pied est un des éléments principaux expliquant l’apparition d’un hallux valgus. C’est lorsque le cette anatomie varie de la morphologie habituelle que l’hallux valgus risque de survenir.

Quatre éléments principaux le favorisent :

  • L’excès de longueur du premier métatarsien, dont la fréquence est plus élevée chez les patients atteints,
  • La surface de l’articulation entre le premier métatarsien et le gros orteils est parfois déviée, ce qui prédispose à la déviation du gros orteil lui-même,
  • La morphologie de l’avant-pied de type « égyptien », où le gros orteil est plus long que le 2e,
  • L’excès de mobilité du premier métatarsien dans son articulation avec le reste du pied rend plus facilement possible la déformation de l’hallux en valgus.

Cependant, « facteurs constitutionnels » ne signifie pas nécessairement héréditaires. L’anatomie du pied telle qu’elle est à la naissance (constitutionnelle) n’est pas uniquement la conséquence de transmission génétique (héréditaire) familiale. Des antécédents d’hallux valgus dans la famille, même nombreux, ne sont pas une preuve absolue du caractère héréditaire de l’atteinte. En effet, des explications mécaniques sont tout aussi fréquentes.

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Facteur mécanique acquis : les chaussures

Les chaussures agissent comme un éléments extérieur imposant une contrainte sur le gros orteil. Quel qu’en soit le modèle, elles dévient l’hallux vers les autres orteils, en particulier lorsqu’elles sont à bouts pointus. Les talons sont également concernés car plus ils sont élevés, plus ils entraînent le pied vers l’avant, là où justement la chaussure est la plus étroite.

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Patients concernés

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Le sexe féminin

La très grande majorité des patients atteints sont des femmes. Cela s’explique tout d’abord par l’imprégnation hormonale qui augmente la laxité des ligaments. Comme nous l’avons vu, cela favorise la survenue d’un hallux valgus par excès de mobilité de l’ensemble du premier rayon. D’autre part, les femmes sont culturellement plus concernées par le port de chaussure à talons et à bouts pointus. À constitution anatomique égale avec celle des hommes, elles ont donc davantage de risque de développer un hallux valgus.

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L’âge

Deux grands profils de patients consultent pour un hallux valgus :

  • Les patients jeunes, vers 25-30 ans, qui sont plus souvent porteurs d’une déformation congénitale
  • Les patients plus âgés, vers 45-50 ans et parfois davantage, présentent plus fréquemment un hallux valgus acquis, la cause mécanique ayant agi au fil du temps sur leur squelette pour aboutir à la déformation.
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Conséquences au quotidien

La simple présence d’une déformation de gros orteil ne suffit pas à la considérer comme pathologique. C’est toute la difficulté de savoir à quel moment le patient franchit la limite du normal. Pour cela, il est utile de recenser les conséquences au quotidien de la déformation.

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Douleur du gros orteil

La douleur est le maître-symptôme de l’hallux valgus. Elle est localisée en regard du gros orteil et survient lors de l’utilisation prolongée du pied. En principe la douleur diminue au repos, mais il arrive qu’elle survienne de façon anachronique, par exemple la nuit. Lorsqu’elle est présente au quotidien elle est de nature à poser des difficultés de chaussage insurmontables. Elle retentit même parfois sur la vie sociale des patients qui préfèrent renoncer à la moindre activité nécessitant le port de chaussure.

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Bursite

La saillie osseuse au bord interne du pied entre en conflit avec la chaussure. Lorsque le conflit se prolonge, une zone rouge et chaude apparaît, dite « inflammatoire ». Elle est très douloureuse au moindre contact et prend le nom de bursite lorsqu’elle se remplit de liquide. Dans les cas les plus évolués, la bursite se rompt en évacuant un contenu visqueux. Le risque est alors de voir cette bursite s’infecter lorsque les germes de la peau profitent de l’ouverture pour coloniser la cavité.

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Douleurs plantaires

Dans certains cas, la douleur ne se limite pas au gros orteil. L’hallux valgus agit mécaniquement en déchargeant le premier métatarsien et en augmentant la charge sous les autres métatarsiens. La peau plantaire en regard de ces os réagit en produisant des durillons parfois très épais et étendus. Cela occasionne des douleurs sous l’avant-pied qui éclipsent parfois celle liées à l’hallux valgus.

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La question esthétique

Sans ignorer la dimension esthétique, il faut rappeler que la chirurgie orthopédique a pour but de restituer un pied fonctionnel. Une demande purement esthétique ne constitue jamais un motif d’opération.

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Éviter l’opération

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Choix des chaussures

Pour rendre le pied supportable au quotidien, le choix des chaussures s’oriente vers des modèles adaptés. Les modèles à bouts pointus sont incompatibles avec la largeur du pied. Ils sont à proscrire. Les talon hauts augmentent les forces mécaniques sous l’avant-pied. Leur hauteur doit donc être limitée à 3cm pour y réduire les contraintes. Enfin, des chaussures constituées de matériaux souples sont privilégiées pour amoindrir l’expression du conflit avec la saillie osseuse. De même, les modèles comportant des coutures en regard de la saillie sont évitées. Ces coutures constituent des zones d’hyper-rigidité de la chaussure qui aggravent le conflit avec l’hallux valgus.

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Semelles orthopédiques

La semelle orthopédique permet une action sur le défaut d’appui du 1er rayon.

En effet, l’hallux valgus est la résultante d’une hyperpression par excès de traction du long fléchisseur d’hallux sur la première articulation métatarsophalangienne (MTP1), cela afin de compenser une insuffisance de verrouillage du premier rayon ou insuffisance d’appui.

La cause la plus fréquente dans la population indo-européenne est la brièveté du premier rayon. Le premier rayon du pied joue un rôle primordial dans l’équilibre orthostatique.

Détecter une brièveté du premier rayon est nécessaire pour éviter un dysfonctionnement des chaînes musculaires qui entraîne la formation de l’hallux valgus.

L’orthèse plantaire a donc une action étiologique et symptomatologie sur l’hallux valgus, pour autant elle n’a pas d’action sur les déviations acquises.

Les semelles orthopédiques sont une solution efficace pour soulager les douleurs articulaires du gros orteil en réduisant l’appui à ce niveau. Il en va de même pour les douleurs sous les métatarsiens latéraux.

Parfois elles sont indispensables pour corriger des anomalies sévères de l’architecture du pied comme les pied plats sévères. Sans elles, la chirurgie de l’hallux valgus est exposée à un risque important d’échec ou de récidive.

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Décision chirurgicale

L’opération ne peut s’envisager, comme toujours en chirurgie orthopédique, qu’après échec des méthodes simples et peu agressives que l’on a cité.

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Voir en ligne : https://ameli-cmd-front.damdy.com/i…

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